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Umuseso est dans le collimateur depuis janvier 2002

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Umuseso était dans le collimateur du gouvernement depuis janvier 2002

 

 

Monsieur le Ministre,

C'est par indignation et inquiétude que je m'adresse à votre haute autorité pour fustiger les allégations diffusées par la Radio Nationale en date du 7 janvier 02. Le journal Umuseso a été mis en cause suite, selon la Radio Nationale, à ses articles de propagande génocidaire. Cette assertion met en danger le journal Umuseso en général et de façon particulière ses employés, qui seraient pour le moment jugés au même titre que Monsieur Hassan Ngeze et son journal Kangura, ces derniers ayant joué un rôle primordial

dans la planification et la sensibilisation du génocide rwandais.

En effet, lesdites allégations font l'écho d'une affirmation issue de la conférence de presse présidée le même jour par le Ministre de l'administration locale et des affaires sociales, également chargé de l'information. C'est au cours de cette conférence qu'il a été annoncé que les journaux Umuseso et Lepartisan sont du type Kangura, qu'ils ont en commun le caractère divisionniste et incitant au génocide, ajoutant que Umuseso se distingue par son révisionnisme vis-à-vis du génocide rwandais.

Monsieur le Ministre, nous avons le sentiment de personnes déjà condamnées à mort, car le projet de loi sur la Presse au Rwanda (projet controversé par bon nombre de journalistes et que le Président de la République a lui-même refusé d'authentifier) stipule

que le journaliste qui se fera coupable d'une incitation au génocide sera passible d'une peine capitale, sinon un emprisonnement à perpétuité.

Etant donc de commune connaissance que l'information diffusée à la Radio Nationale-par une haute autorité au rang de Ministre encore! a toujours été considérée au Rwanda comme une parole de la Bible, nous, au journal Umuseso, ne pouvons nullement passer sous silence le danger qui nous ! gu! ette, si gros ou minime soit-il. Nous avons vu des multitudes massacrées, avant et au cours du génocide, parce qu'elles étaient condamnées à travers la radio. Nous en avons vu d'autres publiquement agressés ou ignominieusement

humiliés, parce que la Radio Nationale a négativement dépeint leur personnalité.

Monsieur le Ministre, la diabolisation publique dont  Umuseso fait actuellement l'objet n'est pas un phénomène nouveau. Pour mémoire, vous ferez référence aux déclarations radiodiffusées par le secrétariat général du Front Patriotique Rwandais en date 30 août

2001, quand le journal Umuseso était dénoncé comme ennemi du parti du Président de la République. A part cette campagne malveillante orchestrée sur la Radio Nationale, Umuseso a aussi souffert et souffre toujours d'un embargo financier qui le met en péril et le prédispose à l'arrêt d'activités. Ceci est justifié par le fait que les communiqués publicitaires issus des structures administratives gouvernementales (ministères et établissements publics) ne peuvent pas être placés dans les pages d'Umuseso, malgré son important lectorat. Les hommes d'affaires, à leur côté, sont découragés à placer la publicité dans notre hebdomadaire en raison de possibles représailles auxquelles ils s'exposeraient.

Au niveau de l'éthique, nous sommes d'avis que nos anciennes imperfections continuent de servir de prétexte aux autorités qui ne considèrent jamais nos améliorations, pourtant nettes. A titre d'exemple, la conférence de presse précitée a mis en cause la rubrique «Rwubaka» que le Ministre de l'Administration locale et des affaires sociales a lui-même ordonné de supprimer deux mois plus tôt. Il était question à ce temps là de lutter contre ce que le Ministre a qualifié d'obscénités. Le Ministre chargé de linformation n'aura peut-être pas lu la nouvelle version de cette rubrique, qui ne peut être qu'éducative, étant rangée dans les pages du Supplément INDORERWAMO que tous nos lecteurs ont très

apprécié. Cette façon de fermer les yeux aux bons progrès réalisés par Umuseso nous révèle l'objectif délibéré des autorités de nous maintenir dans l'ombre de la caducité et l'aliénation.

Monsieur le Ministre, nous ne cesserons pas de dénoncer ces actes de diabolisation dont Umuseso continuent de faire l'objet et qui créent une forte frustration à ses journalistes, tout comme l'attitude discriminatoire de certaines autorités qui nous excluent dans leurs conférences de presse doit être combattue. Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l'expression de mon profond respect.

 

Ismaïl Mbonigaba

 

Chef de Rédaction Umuseso

Directeur ai de RIMEG (Rwanda Independent Media Group)

 

 

CPI     

- Son Excellence Monsieur le Président de la République -Kigali

-Son Excellence Monsieur le Premier Ministre- Kigali

-Monsieur le Ministre de l'Intérieur -Kigali

-Monsieur le Ministre de la Justice et des

  Relations institutionnelles -Kigali

-Monsieur Jean Pierre Kagubali, chargé de

  l'Information au Minaloc -Kigali

-Monsieur James Vuningoma, Président de l'ARJ -Kigali

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