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1988: Ntega et Marangara

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(...) During Major Buyoya's rule, attempts were made to reconcile the people of Burundi, particularly after the eruption of violence in 1988 in Ntega commune in Kirundo, and Marangara commune in Ngozi, which caused thousands of casualties among Hutu civilians, and forced 60,000 people to flee to Rwanda. Adrien Sibomana, a Hutu, was appointed Prime Minister, and a cabinet with equal proportions of Hutu and Tutsi was designated. In October 1988, a national commission, composed of 12 Hutus and 12 Tutsis, was established to study the question of national unity. Its report, published in April 1989 led to the drafting of a charter of national unity, a bill of rights banning discrimination and insisting on the need for a "spirit of national unity". Following its approval by referendum of February 1991, many Hutus gained access to state institutions, although the army continued to remain under Tutsi control. In April 1992, the promulgation of a decree-law on political parties led to the introduction of a multi-party political system(...). (http://www1.umn.edu/humanrts/commission/country52/4-add1.htm)

Alison Des Forges
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(Photo: pbs.org)

Selon Mme Des Forges, la correspondance du 11 octobre 1990 adressée au chef d'Etat major concernant la campagne médiatique a été rédigée alors que des
massacres étaient perpétrés sur la colline de Kibilira dans la région de Gisenyi. Le témoin a ajouté que ces tueries qui ont duré 3 jours auraient emporté la vie de quelques 300 Tutsis. Certains corps auraient été jetés dans la rivière Nyabarongo.
D'après Nsengiyumva, il fallait prendre pour exemple le Burundi voisin, où les militaires Tutsis avaient massacré des populations Hutus dans les communes de Ntega et Marangara (au nord) en 1988. Le gouvernement avait réussi à renverser l'opinion de la communauté internationale en envoyant des missions à l'étranger pour déformer la vérité. "Nous devons nous en inspirer", aurait déclaré l'accusé.
 
12 SEPTEMBRE 2002
 
ALISON DES FORGES TEMOIGNE SUR LE FOND
Arusha, le 12 septembre, 2002 (FH)-- L'historienne américaine et activiste des droits de l'homme, Alison Des Forges, qui témoigne dans le procès des
militaires, a pu déposer mercredi sans être continuellement interrompue par des débats juridiques incessants entre le procureur et la défense, comme cela a été souvent le cas depuis la reprise du procès le 2 septembre dernier.
Le témoin expert du parquet a donc enfin abordé des sujets de fond, après que la troisième chambre du tribunal pénal international pour le Rwanda
(TPIR) a statué sur l'admissibilité des documents comme éléments de preuve du procureur, dans ce procès qui regroupe quatre hauts gradés des ex-Forces armées rwandaises (ex-FAR).
Avant d'entrer dans le vif du sujet mercredi, le juge George Lloyd Williams de Saint Kitts et Nevis, qui préside les débats, a mis en garde les parties
concernées de ne pas s'embourber dans des discussions et objections qui pourraient retarder plus encore la déposition de l'expert.
"Nous sommes des juges professionnels capables d'évaluer les opinions émises par le témoin", a-t-il averti, invitant la défense à faire preuve de retenue et de réserver certaines de leurs questions au contre interrogatoire du témoin.
Le témoignage de Mme Des Forges a presque exclusivement concerné le lieutenant colonel Anatole Nsengiyumva, responsable des renseignements
militaires au début des années 90. Durant le génocide de 1994, il était commandant de la région militaire de Gisenyi (ouest du Rwanda).
Nsengiyumva est co-accusé avec l'ancien directeur de cabinet au ministère de la défense, le colonel Théoneste Bagosora, l'ancien responsable des
opérations militaires à l'Etat major de l'armée, le général de brigade Gratien Kabiligi, ainsi que l'ancien commandant du bataillon para-commando de Kigali, le major Aloys Ntabakuze. Ils sont notamment accusés d'entente en vue de commettre le génocide et de crimes de guerre. Ils plaident non coupables.
La mise en place d'un plan d'extermination des Tutsis
La majeure partie des interventions de Mme Des Forges a porté sur des faits antérieurs au génocide de 1994. Il s'agissait pour elle, semble-t-il, de
montrer que les militaires, depuis 1990, avaient mis sur pied et adhéré à un plan d'extermination des Tutsis.
Alison Des Forges a présenté deux correspondances adressées le 25 août et le 11 octobre 1990 par Nsengiyumva au chef d'Etat major de l'armée, le colonel
Déogratias Nsabimana. L'objet de ces correspondances était, respectivement, "la sûreté intérieure et extérieure de l'Etat" et "la campagne médiatique".
Dans la première, selon le témoin, l'accusé signalait que "l'ennemi n'était pas seulement à l'extérieur" une référence au FPR (Front Patriotique Rwandais), l'ex-mouvement rebelle à dominante tutsi actuellement au pouvoir à Kigali, qui à cette époque menait ses attaques depuis l'Ouganda-- "mais aussi à l'intérieur du pays".
Elle a expliqué que les ennemis de l'intérieur n'étaient pas seulement les Tutsis, mais aussi des Hutus perçus comme les complices de la rébellion, ou
ayant perdu confiance dans le pouvoir du président Habyarimana. Mme Des Forges a avancé plusieurs raisons pour expliquer le ralliement au FPR de
certains Hutus de premier plan, dont une mauvaise gestion de l'administration basée sur le régionalisme, le népotisme et le clientélisme.
Mme Des Forges a cité à titre d'exemple deux personnalités Hutues qui ont rejoint le FPR en 1990. Il s'agit de l'homme politique Pasteur Bizimungu, devenu président de la république après la victoire du FPR en juillet 1994, et du colonel Alexis Kanyarengwe, qui avait tenté en vain de renverser le président Habyarimana en 1980.
Dans la seconde correspondance, l'objectif recherché par les militaires jugés semble être le contrôle des media, afin de diffuser une seule vérité, quitte à la travestir, et de s'attirer la sympathie de la communauté internationale. A ce sujet, le témoin a expliqué que Nsengiyumva suggérait qu'une mission soit dépêchée à l'étranger "pour expliquer la version rwandaise des faits".
Selon Mme Des Forges, la correspondance du 11 octobre 1990 adressée au chef d'Etat major concernant la campagne médiatique a été rédigée alors que des
massacres étaient perpétrés sur la colline de Kibilira dans la région de Gisenyi. Le témoin a ajouté que ces tueries qui ont duré 3 jours auraient emporté la vie de quelques 300 Tutsis. Certains corps auraient été jetés dans la rivière Nyabarongo.
D'après Nsengiyumva, il fallait prendre pour exemple le Burundi voisin, où les militaires Tutsis avaient massacré des populations Hutus dans les communes de Ntega et Marangara (au nord) en 1988. Le gouvernement avait réussi à renverser l'opinion de la communauté internationale en envoyant des missions à l'étranger pour déformer la vérité. "Nous devons nous en inspirer", aurait déclaré l'accusé.
La défense a relevé que l'expert base ses observations sur des documents qui ne font pas partie de son rapport, qualifiant ces documents d'"éléments nouveaux" du dossier.
Le juge Williams est assisté des juges slovène, Pavel Dolenc, et sénégalaise, Andrésie Vaz. Jeudi, les équipes de défense ont plaidé des requêtes en retrait des documents non contenus dans le rapport d'Alison Des Forges .