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Bagaza tenté par un putsch?

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Bagaza under arrest

L'ex-président Bagaza accusé d'avoir voulu "éliminer" M. Buyoya

BUJUMBURA, 4 nov (AFP) - L'ancien président burundais Jean-Baptiste Bagaza, président du principal parti tutsi d'opposition, a été placé lundi en résidence surveillée, accusé d'avoir préparé "l'élimination" du président Pierre Buyoya, a annoncé le ministre de l'Intérieur et de la Sécurité publique.

"Nous avons décelé que l'ancien président Bagaza avait un plan de déstabilisation des institutions, d'élimination des responsables des institutions et nous l'avons placé en résidence surveillée ce matin parce que son parti a organisé la subversion dans Bujumbura", a ajouté le ministre, Salvator Ntihabose.

"C'est le président de la République et celui de l'Assemblée nationale de transition qui étaient visés", a-t-il précisé.

Les gendarmes encerclaient la résidence de M. Bagaza depuis vendredi. Ils y avaient effectué une perquisition, avant de conduire M. Bagaza samedi devant le procureur général de la République pour interrogatoire.

M. Bagaza est accusé d'atteinte à la sûreté intérieure et extérieure de l'Etat, tout comme quatre cadres de son Parti pour le redressement national (PARENA), placés en garde à vue depuis la nuit de jeudi à vendredi.

"Bagaza a dit au cours de plusieurs réunions publiques qu'il faut récupérer le pouvoir ou éliminer les responsables des institutions avant la signature du cessez-le-feu, ou combiner les deux. Son plan était de combiner les deux", a expliqué M. Ntihabose.

"Son plan est un plan macabre, il y a versement de sang et puis, après, il y a pourrissement de la situation, et il l'a dit dans des réunions publiques dans différents quartiers de Bujumbura", a-t-il ajouté.

"C'est faux et archi-faux, j'ai seulement mis en garde ceux qui continuent de massacrer la population", avait déclaré M. Bagaza samedi, en réponse à des accusations similaires. "Aujourd'hui je mène un combat politique, mais demain je pourrais envisager autre chose si ça continue", avait-il toutefois ajouté.

"Dans tous les Etats où il y a des coups d'Etats, l'armée est sortie pour de bonnes ou de mauvaises raisons, et si elle sortait aujourd'hui au Burundi, ce serait pour de bonnes raisons", avait-il déjà déclaré la veille.

La protection de soldats sud-africains dont M. Bagaza bénéficiait depuis son retour d'exil au début de l'année 2002 lui a été retirée, et a été "remplacée par des soldats burundais", a-t-il encore précisé.

Ancien colonel de l'armée burundaise, M. Bagaza avait pris le pouvoir en 1976 à la faveur d'un coup d'Etat. Il en avait été chassé en 1987 par le major Pierre Buyoya, qui a perdu la première élection présidentielle démocratique du pays en 1993 avant de revenir au pouvoir en 1996 après un coup d'Etat sans effusion de sang.

M. Bagaza est le deuxième opposant arrêté en trois semaines. Avant lui, Charles Mukasi, président de l'aile radicale de l'UPRONA, avait été arrêté pour "injures au chef de l'Etat".

Le président de la République, Pierre Buyoya, un Tutsi, dirige un gouvernement de transition installé le 1er novembre 2001 et partageant le pouvoir entre Tutsis et Hutus. Il doit céder la présidence à un successeur hutu après un mandat de 18 mois.

Le président de l'Assemblée nationale, Jean Minani, un Hutu, est aussi le président du principal parti hutu du pays, le Front pour la démocratie au Burundi (FRODEBU).

Le maire de la ville de Bujumbura a accusé de jeunes membres du PARENA d'avoir fait exploser des grenades et tenté d'ériger des barricades lundi à l'aube dans plusieurs quartiers de Bujumbura dans le but d'organiser une opération "ville morte".

Le gouvernement de transition et le principal mouvement rebelle hutu, les Forces pour la défense de la démocratie (FDD), négocient actuellement à Dar es-Salaam en vue d'un cessez-le-feu, pour mettre fin à la guerre civile qui oppose depuis 1993 l'armée, dominée par la minorité tutsie, à des mouvements rebelles hutus.

Sur le terrain, des combats entre l'armée et des rebelles hutus, dont des FDD selon l'état-major, ont fait plus de 50 morts au cours du week-end.