Rwanda Rugali
Kigali n'a pas besoin d'aide, le Rwanda, oui!

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Crise budgétaire?
Kigali attend toujours les fonds de la Banque Mondiale, etc. 
 
D'après une source proche du gouvernement qui préfère garder l'anonymat, les négociations du gouvernement rwandais avec ses bailleurs multilatéraux n'ont pas encore abouti au déblocage des fonds prévus dans l'enveloppe budgétaire 2002. Le gouvernement rwandais a pu et dû s'en passer les six premiers mois de l'année mais cela se serait fait au détriment du programme de développement, de la démobilisation et d'autres programmes ambitieux tel que l'instauration des tribunaux Gacaca.
D'après le même interlocuteur, le moment de la clôture de ses négociations et du déboursement des fonds attendus (et mentionnés dans les budget 2002) n'est pas encore connu. (RR 08/08/02). Dans son interview à Imvaho Nshya le mois dernier, le ministre des finances Donald était resté vague mais confiant quant à l'arrivée du chèque de nos bailleurs de fonds extérieurs.
 

Traduction de l'interview du ministre des finances à l'hebdomadaire gouvernemental Imvaho Nshya

Donald Kaberuka
kaberuka.jpg
Le ministre des finances et de la planification économique

Kigali n'a pas besoin d'aide, le Rwanda: OUI
Le Min. D. Kaberuka a-t-il convaincu nos bailleurs de fonds? (26/07/02)


"Nous avons tenu 6 mois sans aides internationales" (Le Ministre des Finances et de la Planification Economique Donald) KABERUKA:"à ce stade le Rwanda vient de passer ces six derniers mois sans recevoir d'aide internationale. Malgré que certaines personnes disent que nous ne pouvons exister sans l'aide internationale, vous voyez que le Rwanda se suffit. Les salaires ont été  payés régulièrement, les prix n'ont pas augmenté. L'arrivée des fonds en provenance de l'extérieur a  pris du retard  en raison des négociations que nous menons avec les institutions financières internationales qui nous assistent. Ces négociations sont maintenant terminées, nous sommes parvenus à un accord, les fonds seront disponibles dans les prochains mois. Cela fait plaisir de voir  que nous avons pu nous en sortir seuls!"

Le gouverneur de la Banque Nationale du Rwanda (Banque Centrale), M. (François) KANIMBA a pris la parole en expliquant que la monnaie nationale n'a pas chuté, quelle n'a baissé que de 3%; le commerce extérieur a rapporté 12% des fonds utilisés (budget?) malgré que les prix du café ont fortement baissé. Le Rwanda a eu de bonnes récoltes de sorte qu'il ny a pas de disette.

Nous avons maintenant besoin de l'aide financière extérieure; de par nous-même nous pouvons trouver 700 millions de dollar grâce aux impôts (et aux taxes?) en trois ans. Mais nous avons besoin d'un montant équivalent pour réaliser les programmes nationaux ordinaires et les autres (programmes de développement?) que le gouvernement s'est fixé.

En ce qui concerne ces autres programmes, nous avons dû faire comprendre leur urgence aux institutions financières internationales. Il s'agit la lutte contre la pauvreté, les tribunaux Gacaca, la démobilisation (des militaires), la décentralisation, et combattre la pauvreté! La Banque Mondiale pensait que ces programmes pourraient être réalisés par la suite (les années suivantes) et petit à petit, nous leur avons faire comprendre qu'il s'agit d'affaires courantes!"

Le Ministre Kaberuka  s'est réjoui de l'ampleur du progrès du pays:"Lorsque l'on quitte le Rwanda et qu'on y revient après un an, on ne reconnaît plus les endroits tellement les rwandais construisent!"

Il a ajouté:"Le fait que le "muturage" (le campagnard/paysan) n'a pas d'argent en poche ne signifie pas que le pays est pauvre, à certains endroits « les choses augmentent », la situation va en s'améliorant, en d'autres ça va moins bien, mais globalement notre économie est en croissance".

Monsieur le Ministre, si le pays n'est pas pauvre mais que ses habitants le sont, cela peut vouloir dire que les "richesses" sont mal réparties.

Et pour parvenir à joindre les deux bouts (les six mois qui restent) la TVA ainsi que les taxes à l'importation ont été augmentés ou élargis à plus de produits, cela fera plus d'argent dans les caisses de l'état et  encore moins (si c'est possible) dans les poches du "muturage".

En Novembre 2001, le ministère des finances rwandais prévoyaient des recettes de 93,5 milliards de francs rwandais pour l'an 2002 et des dépenses de 228,6 milliards! La différence devait venir - entre autres - des bailleurs de fonds sous forme de remise de dettes, etc. Nous attendons le budget révisé pour voir comment ça s'est passé pour le ministre Donald Kaberuka. En attendant, il n'a pas perdu son temps: il a augmenté la TVA de 3 à 5% ce 19 juillet. Auparavant les rwandais étaient "frappés" par la taxe sur les biens et services qui représentait la moitié des recettes (voir tableau dans Economies et Finances). Pour combler un déficit soit on augmente les recettes, soit on réduit les dépenses. On choisit la première solution surtout lorsque ces recettes ne représentent même pas la moitié du budget que l'on s'est fixé et que les créditeurs étrangers hésitent à mettre la main à la poche... comme cela semble être le cas.

Rwanda Rugali avec extraits traduits d'Imvaho Nshya no 1450 du 22 au 28 juillet "Nous avons tenu six mois sans aide internationale" - Kaberuka  par Bahizi Olivier Uwineza et budget 2002, http://www.minecofin.gov.rw

Deux e-mails (dont un au Secrétaire d'Etat) demandant quand est ce que Kigali pensait que l'aide budgétaire serait débloquée ont été envoyés au ministère des finances mais sont restées sans suite. Le 2 août, nous avons adressé la même demande d'information au cabinet du ministre et une copie au directeur du budget. Peine perdue.

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En Novembre 2001, le ministère des finances rwandais prévoyaient des recettes de 93.5 milliards de francs rwandais pour l'an 2002 et des dépenses de 228.6 milliards! La différence devait venir - entre autres - des bailleurs de fonds sous forme de remise de dettes, etc. Nous attendons le budget révisé pour voir comment ça s'est passé pour le ministre Donald Kaberuka. En attendant, il n'a pas perdu son temps: il a augmenté la TVA de 3 à 5% ce 19 juillet. Auparavant les rwandais étaient "frappés" par la taxe sur les biens et services qui représentait la moitié des recettes (voir tableau ci-dessous). Pour combler un déficit soit on augmente les recettes, soit on réduit les dépenses. On choisit la première solution surtout lorsque ces recettes ne représentent même pas la moitié du budget que l'on s'est fixé.

TABLE 1: Domestic Revenue Performance & Projections (Rwf. Billion)


1999

2000

2001

2002 Budget

2003 Prelim.

2004 Prelim.

Direct Taxes

15.8

18.0

22.9

25.1

29.3

34.1

             

Taxes on Goods &Services

33.6

34.3

40.7

46.8

52.9

59.9

Taxes on Intl Trade

11.0

10.9

13.2

15.1

17.4

19.4

Sub-total: Tax Revenue

60.4

63.2

76.8

87.0

99.6

113.4

             

Non-Tax Revenue

3.2

3.5

7.1

6.5

7.5

8.7

             

Total

65.6

66.7

83.9

93.5

107.1

122.1

Source: RRA and Minecofin staff estimates (www.minecofin.gov.rw)