Kinshasa interdit l'activité du FDLR anti-Kagame et expulse ses dirigeants
KINSHASA, 24 sept (AFP) - Le gouvernement de Kinshasa a déclaré mardi soir l'interdiction des activités politiques des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) en République démocratique du Congo (RDC) et l'expulsion sous 72 heures de ses dirigeants, dans une annonce à la télévision nationale "Toutes les activités de la branche politique des ex-combattants rwandais réunis au sein des FDLR, se trouvant sur le territoire de la RDC sont strictement et définitivement interdites à dater de ce jour (...) et ses dirigeants s'y trouvant sont déclarés personna non grata et invités à quitter le territoire dans les 72 heures", a précisé le commissaire général du gouvernement chargé du suivi du processus de paix, Vital Kamerhe. Cette décision est la réponse du président congolais Joseph Kabila à une demande de George Bush, a déclaré mardi soir M. Kamerhe. "La décision annoncée ce soir par le gouvernement répond à une deman! de! que le président américain avait faite au président Kabila lors de la visite de ce dernier à Washington mi-septembre, mais aussi à une demande similaire de la communauté internationale", a précisé M. Kamerhe. "C'est une opportunité que nous saisissons dans le contexte des accords de paix de Pretoria (entre la RDC et le Rwanda) et de Luanda (entre la RDC et l'Ouganda), a-t-il ajouté. "Les troupes étrangères qu'elles aient été nos ennemies, comme le Rwanda et l'Ouganda, ou alliées comme le Zimbabwe et l'Angola se retirent, la Namibie s'est totalement rétirée, nous voulons nous aussi donner une preuve de notre engagement", a insisté M. Kamerhe. Cette mesure concerne 25 personnes dont le président et le vice-président du mouvement Ignace Ruanasaka et Christophe Hakizabera, tous deux résidant à Kinshasa, a indiqué M. Kamerhe à l'AFP ajoutant que plusieurs autres dirigeants politiques des FDLR se trouvent en Allemagne, en Italie et ! en! Autriche notamment. Pour Kigali, miliciens Interhamwe et soldats hutus des ex-FAR (Forces armées du Rwanda) - dont le départ de RDC est la réciproque prévue par l'accord de paix de Pretoria entre la RDC et le Rwanda à l' évacuation des troupes rwandaises - sont regroupés au sein de deux structures jumelles: les FDLR et l'ALIR (Armée de libération du Rwanda) cette dernière classée par Washington comme groupe terroriste. L'armée rwandaise poursuit depuis le début de la semaine son retrait de la région du Nord-Katanga (sud-est de la RDC) entamé le 19 septembre et estime entre 2 et 5 jours le temps nécessaire pour achever cette opération. Conformément à l'accord de paix de Pretoria signé le 30 juillet, le Rwanda a entamé le 17 septembre son retrait du territoire congolais.
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