RDCongo-Rwanda-Droits, Une ONG des droits de l'Homme doute de la véracité du retrait rwandais
KINSHASA, 1er oct (AFP) - L'Organisation non gouvernementale Association africaine de défense des droits de l'Homme (ASADHO) a déclaré mardi "douter de la volonté du Rwanda" de se désengager effectivement de la République démocratique du Congo (RDC), dans un communiqué. L'ASADHO se dit "vivement préoccupée par la confusion délibérément créée dans les territoires occupés de l'Est par les opérations de retrait des troupes annoncées par le gouvernement du Rwanda". En effet, l'ONG - affiliée à la Commission internationale des juristes - dispose de nombreux témoignages sur "un redéploiement de troupes rwandaises dans la province du Sud-Kivu et un autre vers le territoire de Lubero dans le Nord-Kivu (est)". Dans ce second cas, "il s'agit de soldats qui se sont retirés de Kindu (province du Maniema) pour Kigali puis de nouveau conduits par route dans la localité de Walikale - sur l'axe Goma-Kisangani - avec du matériel lourd de guerre", soutient l'ASADHO. "D'autres militaires rentrent en RDC dans le cadre du rapatriement (du Rwanda) déguisés en réfugiés tutsis congolais ayant résidé dans les camps de Byumba et Kibuye au Rwanda depuis 1996", ajoute l'ASADHO. L'information selon laquelle "des hommes venant des camps de réfugiés au Rwanda ont été armés et +chargés d'assurer l'ordre+ à leur retour en RDC", a été confirmée mardi à l'AFP, par une représentante du HCR de retour de mission dans ces camps. Parmi les troupes identifiées par les correspondants de l'ASADHO figurent "les hommes d'un opposant ougandais Kiza Besigye, qui après avoir "officiellement" quitté Lubutu et Kindu cers Kigali, sont réacheminés - via le Lac Edouard - près du territoire contrôlé par le RCD-ML (Rassemblement congolais pour la démocratie-Mouvement de Libération) de Mbusa Nyamwisi. Le 23 septembre, ce dernier avait dénoncé à l'AFP les "faux départs" de l'Armée rwandaise "qui s'en va par la porte mais revient par la fenêtre". Le président du RCD-ML avait expliqué que "des hommes, vêtus de vêtements sortis de ballots de fripes, parfois encore en tenues militaires, ou trahis par leur brodequins arrivaient par autobus entiers par Goma" alors que le Rwanda "faisait sortir spectaculairement 1.800 soldats de l'APR (Armée patriotique rwandaise) de Kindu". Enfin, l'ONG de défense des droits de l'Homme se déclare "intriguée par les attaques absurdes menées par des groupes armés se présentant comme "Maï Maï" immédiatement après le départ des troupes rwandaises". L'ASADHO considère qu'il pourrait s'agir "de manoeuvres de déstabilisation de la région déstinées à servir la thèse de la poursuite de l'occupation rwandaise". Aussi, l'ASADHO demande que soit rapidement confié à la MONUC (Mission des Nations unies en RDC) le pouvoir et les moyens matériels pour superviser le retrait des Rwandais et garantir la sécurité de la population", conclut le communiqué.
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