IBUKA SATISFAIT DU VERDICT DE BRUXELLES
Kigali, 11 juin 2001 (FH) - Le collectif des associations des survivants du génocide, Ibuka, se réjouit, dans un communiqué, de la façon dont le procès des assises de Bruxelles a été organisé et conduit, mais aussi du verdict prononcé la semaine dernière contre les quatre accusés, Alphonse Higaniro (20 ans de prison), Vincent Ntezimana (12 ans d'emprisonnement), et surs Gertrude et Marie-Kizito (15 ans et 12 ans de réclusion respectivement).
Ibuka estime que cette condamnation est une victoire contre l'impunité. Le collectif "remercie vivement le gouvernement belge qui en a pris l'initiative, et présente ses sincères félicitations à la justice et à tout le peuple belges".
Selon Ibuka, de nombreux présumés coupables circulent librement dans d'autres pays étrangers comme la France où résident l'ancien préfet de Gikongoro (sud-ouest du Rwanda), Laurent Bukibaruta, l'abbé Wenceslas Munyeshyaka, et un certain docteur Mujyanama, le Canada qui héberge Léon Mugesera, le Kenya et beaucoup d'autres.
Le collectif estime que les criminels doivent être poursuivis partout où ils se cachent et demande à ces pays de suivre l'exemple de la Belgique, en usant de la compétence universelle que leur confère les Conventions de Genève "qu'ils ont signées". Ibuka dit garder l'espoir que la Belgique elle-même continuera ses poursuites contre d'autres présumés coupables qui se trouveraient sur son territoire, citant le général ex-FAR Léonidas Rusatira, ainsi que Charles Nzabagerageza et Alphonse Ntirivamunda, liés à la famille de l'ancien président Juvénal Habyarimana.
Les procès comme celui qui vient de se dérouler en Belgique, poursuit le communiqué, apporte, dans la lutte contre le génocide, un complément indispensable aux procès qui se font au Rwanda et à Arusha.
Réagissant à l'acquittement d'Ignace Bagilishema, l'ancien maire de Mabanza, à l'ouest du Rwanda, par le Tribunal pénal international pour le Rwanda, TPIR, Ibuka reconnaît le principe que des personnes présumées coupables des crimes de génocide peuvent être reconnues innocentes et acquittées par les tribunaux compétents et s'incline devant le verdict de ces derniers. Cependant, Ibuka "regretterait profondément si de pareilles personnes étaient acquittées suite aux défaillances, à l'incompétence ou à la négligence des parquets ou des tribunaux".