Le Rwanda commence à libérer certains détenus
KIGALI, 10 jan (AFP) - Les autorités rwandaises ont commencé vendredi à accorder
la liberté provisoire à certaines catégories de prisonniers, conformément à une
instruction du président Paul Kagame, a constaté un correspondant de l'AFP à la prison
centrale de Kigali.
Les détenus libérés vendredi étaient gravement malades, ou avaient dépassé l'âge de 70
ans. Il ne s'agit pas d'une amnistie, "car ces personnes seront jugées en prévenus libres",
a prévenu le ministre de la Justice, Jean de Dieu Mucyo.
Pour la seule ville de Kigali, 237 prisonniers ont été libérés vendredi, ce qui représente "la
majeure partie des vieux et des malades" des trois prisons de la ville, a précisé Gilbert
Sebihogo du parquet général de la Cour d'appel. M. Sebihogo n'était pas encore en
mesure de donner le nombre total des détenus relâchés vendredi à travers le pays.
L'opération vise à libérer au total 30.000 à 40.000 détenus, d'après le procureur général
Gerald Gahima. La liberté provisoire est ainsi accordée aussi bien à des prisonniers de
droit commun qu'à des détenus accusés de participation au génocide de 1994 au
Rwanda. Les détenus éligibles étaient mineurs au moment des faits, ou bien sont très
âgés ou gravement malades.
Les autorités libèrent aussi des accusés de génocide ayant avoué, à condition qu'ils
aient déjà passé en prison une période plus longue que la peine maximale à laquelle il
pourraient être condamnés après leur confession.
Les prisons rwandaises hébergent actuellement quelque 115.000 détenus, dont 90% sont
accusés d'avoir participé au génocide. L'opération de mise en liberté provisoire devrait se
terminer d'ici la fin janvier, selon les autorités judiciaires rwandaises.