Chez le notaire de Kigali
L'ADEP-Mizero attire une foule de curieux
C'est aujourd'hui que les dirigeants du nouveau parti Alliance pour la
Démocratie, l'Equité et le Progrès (ADEP) - Mizero (espoir en kinyarwanda) a
déposé son dossier chez le notaire de la capitale en vue de sa reconnaissance
officielle.
D'après notre correspondant au téléphone des centaines de personnes - plus
de 600 selon les estimations des témoins sur place - se seraient rassemblée
dans et autour des locaux du notaire pour suivre personnellement le processus
qui devrait prendre fin à 16h00.
Ce parti a été mis sur pied dernièrement sur les ruines du Mouvement
Démocratique Rwandais, membre de la coalition gouvernement mais combattu
sans relâche depuis avril par le pouvoir dominé par le Front Patriotique
Rwandais (le FPR du général Kagame) en place .
A la tête de l'ADEP qui rassemble l'aile non inféodée au FPR, on retrouve
l'ancien Secrétaire d'Etat récemment limogé par le président Kagame, Célestin
Kabanda, le président du MDR.
L'aile du MDR dite pro-FPR, a aussi lancé son propre nouveau parti le Parti du
progrès et de la concorde (PPC), et c'est Mme Alivera Mukabaranga qui
devrait la représenter dans le scrutin présidentiel d'août.
Tout semble indiquer que le MDR disparaîtra automatiquement du fait que
personne à Kigali n'osera le faire réenregistrer comme la loi sur les partis
l'exige. Cela n'exclut pas que des exilés, anciens du MDR reprennent le sigle,
comme cela a été fait au début du mois de juillet à Bruxelles par le président
de l'URD (et ancien membre du bureau politique du MDR d'avant juillet 94)
l'ingénieur Jean-Marie-Vianney Nkezabera.
Faustin Twagiramungu, considéré par tous comme l'adversaire principal du
Général Kagame, a choisi de rester en dehors la nouvelle formation. Il
semblerait qu'il souhaite rassembler plus largement en s'alliant avec d'autres
candidats déclarés et en cherchant l'appui de formations dont il resterait
indépendant.
Il semble que le chaos du multipartisme, la guerre et le génocide d'avant
juillet 94, 9 ans de pouvoir FPR, la répression de l'opposition et la disparition
personnalités indépendantes n'ont pas dégoûté tous les rwandais de la
politique
Placide Muhigana
19 juillet 2003