Il semble bien que les autorités de Kigali ont choisi de ne retenir - dans leurs discours - qu'une partie des conditions émises par nos bailleurs de fonds multilatéraux pour nous venir en aide. Le Président de la banque Mondiale qui est passé à Kigali au mois de juillet a eu l'occasion de dire aux membres de l'Assemblée nationale de transition (ANT) que la démocratie, la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption étaient des critères dont dépendrait le déboursement des fonds destinés aux programmes prévus dans le budget 2002. Il est bien entendu plus simple de dire que la sécurité du Rwanda et donc sa présence au Congo n'est pas négociable plutôt que de reconnaître devant la population qu'il y a aussi des questions non résolues à l'intérieur du pays qui bloquent les négociations avec la Banque Mondiale, le Fonds Monétaire International et al. (RR, 26/08/02) Dans une interview accordée le mois dernier à l'hebdomadaire gouvernemental Imvaho Nshya (22-28 juillet), le ministre des Finances Donald Kaberuka n'a fait aucune allusion aux exigences "internes" de nos bailleurs mais il se voulait encore confiant quant au déblocage prochain des fonds. Le 8 août, à l'occasion de l'ouverture d'un séminaire sur l'évaluation des menaces à la sécurité régionale, le chef de l'Etat, le général major Paul Kagame visiblement énervé par des demandes qu'il jugeait de dernières minutes, n'a pas non plus mentionné les dossiers internes en suspens tel que la démocratie, la bonne gouvernance et la la lutte contre la corruption (voir traduction de l'interview du Ministre et du discours d'ouverture du Président dans "Economie et Finances").
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